PUBLIÉ LE 26 NOVEMBRE 2021 PAR SAVANNAH THOMAS La première fois que j’ai réalisé que je n’étais pas blanche, j’étais assise dans ma classe de mathématiques de troisième année. Mon professeur m’a demandé de répondre à une question, mais je me suis mise dans le trouble... pour le simple fait que je n’ai pas répondu quand il m’a appelée par un nom qui n’était pas le mien. Il m’avait appelée par le nom de la seule autre fille de couleur de la classe. La couleur de ma peau a toujours été une source de douleur, un aspect de ma vie que ne n’ai jamais vraiment compris à fond, un aspect que je préférerais oublier. Les gens qui me connaissent me diraient probablement : « Mais Savannah, ta peau est magnifique », ce à quoi je répondrais : « Ah oui? » Parce que d’aussi loin que je me souvienne, tout ce que j’ai toujours voulu, c’est d’être noire.
Comme j’ai un parent blanc et un parent noir, ma peau n’est pas blanche, mais elle n’est pas noire non plus - elle est donc entre les deux. J’ai donc toujours craint de ne pas être assez noire. J’aimerais pouvoir dire que j’aime ma peau, mais la vérité, c’est que je n’en ai jamais été satisfaite. Il y a quelques semaines encore, je cherchais sur Google « comment noircir sa peau ». Cette partie de ma vie sème la confusion dans mon esprit, car je milite beaucoup pour la communauté noire, mais je me demande encore si je suis « suffisamment » noire pour contribuer à la cause ou pour me prononcer sur ces sujets. Afin de me sentir mieux dans ma peau (dont la couleur ne me satisfait qu’en été), j’ai cherché d’innombrables façons de noircir ma peau pour refléter ce que je ressens dans mon for intérieur.
Alors que mes camarades avaient leur propre type de crise d’identité, la mienne était un peu différente. Je me suis retrouvée à me lisser les cheveux et à m’habiller comme mes camarades blancs, peu m’importait que les vêtements soient assortis à la couleur de ma peau ou que je me brûle les cheveux. Ont ensuite suivi les jours où j’ai fait comprendre clairement que j’étais une jeune femme noire. Mais peu importe ce que je faisais ou ce que je disais, j’avais toujours l’impression que la couleur de ma peau ne respectait pas les critères. Si je m’identifie comme blanche, la société me répondra que ma peau est trop foncée. Mais si je m’identifie comme noire, la société répondra alors que ma peau n’est pas assez foncée. Dans cette bataille, on a parfois l’impression qu’aucune victoire n’est possible. Après avoir entendu d’innombrables fois que je suis trop blanche pour être noire, mais aussi trop noire pour être blanche, il est devenu évident que ma peau n’a pas sa place dans cette conversation, parce que je suis à la fois trop et pas assez. Mais qui décide de la négritude?C’est une question que je me suis posée à de nombreuses reprises. Est-ce une question de généalogie? Ou peut-être de l’ascendance de vos parents et de leur culture?
En écrivant ces lignes, je ne peux m’empêcher de me demander si cette lutte et ce combat ne sont pas tous intériorisés, si j’en suis à créer mes propres problèmes. De l’extérieur, j’ai d’épais cheveux noirs bouclés, de grands yeux bruns et une peau foncée et lisse. Mais dans mon for intérieur? Je suis écrivaine et porte-parole qui espère un jour diriger la communauté noire - MA communauté. Peut-être qu’il n’y a pas de degrés de « noirceur », peut-être qu’il n’y a que le noir et le blanc. Si j’y pense bien, si la société voit la question de race de cette façon, qu’est-ce qui m’empêche de le faire moi aussi?
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